La prairie calcicole (ou pelouse calcaire) fait partie de la catégorie des pelouses sèches. Il s’agit d’un sol calcaire de milieu sec, favorisant une association de plantes sous forme de pelouse : une végétation rase composées essentiellement de plantes herbacées vivaces et peu colonisées par les arbres et les arbustes. Elles forment un tapis plus ou moins ouvert sur un sol peu épais, pauvre en éléments nutritifs et, en grande majorité, calcaire. En effet, le calcaire est très perméable et ne permet donc pas de retenir l’eau nécessaire à la végétation. Elle s’infiltre alors rapidement dans les couches profondes du sol, laissant en surface un substrat sec, compact et fragile. La formation d’une pelouse sèche peut être d’origine naturelle et/ou agropastorale (on parle alors d’agroécosystème entretenu par le pâturage et/ou un « entretien » mécanique, du type fauche/exportation sur des parcelles mécanisables). Toutefois elle nécessite des conditions topographiques particulières. Elle apparaîtra préférentiellement sur des surfaces en pente où l’eau ne peut pas stagner et où elle bénéficiera d’un éclairement intense et d’une période de sécheresse climatique ou édaphique (= liée au sol). Ainsi, les pelouses calcicoles longent souvent des vallées, y formant des corridors biologiques de grande valeur et d’intérêt paysager. On pourrait les prendre pour de simples friches mais en réalité ces milieux sont des refuges pour de nombreuses espèces pionnières, par ailleurs importantes pour la résilience écologique des écosystèmes.

Ces milieux abritent notamment 26 % des plantes protégées au niveau national et 30 % des espèces végétales recensées en France, dont notamment les orchidées. De même, la faune y est d’un grand intérêt, particulièrement les insectes : papillons, sauterelles, criquets… Beaucoup d’insectes ont développé une adaptation à ces milieux, n’utilisant qu’une seule espèce de plante pour se reproduire ou se nourrir par exemple.

Elles jouent un rôle crucial dans le maintien de la biodiversité par l’hébergement de nombreuses espèces végétales et animales rares et très fortement inféodées à ce type de milieu.  Par ailleurs, ces prairies ont un intérêt esthétique indéniable surtout en période de forte floraison (fin du printemps / début de l’été). Elles ont aussi un intérêt paysager car elles permettent de conserver des espaces ouverts sur les coteaux, offrant de jolis points de vue.

Malheureusement, depuis un siècle, 50 à 75% de ces milieux ont disparu en France (Muller, 2002). Autrefois maintenues ouvertes, en particulier par le pâturage ovin ou caprin, les prairies non entretenues s’enfrichent et se reboisent au détriment de la faune et de la flore endémique à ce type de milieu. Parfois, elles sont également mises en culture ou urbanisées.

C’est pourquoi depuis plusieurs années l’Association œuvre pour la sauvegarde de ces prairies, essentielles à notre écosystème et à la biodiversité, notamment par :

  • Réalisation d’une étude sur les trames vertes dont les prairies calcicoles de 2016 à 2019 par le bureau d’étude la Fabrique du Lieu
  • Obtention d’une subvention de la Région pour aider les communes à leur entretien
  • Recrutement de 2 stagiaires : Marion Le Ny en 2021 et Jason Henault en 2022
  • Lancement en septembre 2022 d’un projet tutoré avec le CHEP 78 pour la définition d’un plan de gestion et un partenariat (rémunéré) pour la réalisation de journées de chantiers écologique en vue de réouvrir les prairies calcicoles qui s’enfrichent.
  • Organisation d’un premier chantier sur une prairie à Herbeville en février 2023 (vidéo ci-contre)